Évolution de la problématique
Le rapport au jeu débute par une rencontre. Rencontre entre une personne avec ses caractéristiques culturelles, familiales, psychologiques, avec un jeu particulier, dans des circonstances particulières (à un endroit précis, à un moment donné de l'existence...). On ne peut expliquer la mise en place d'une certaine dépendance par un seul facteur.
Le cheminement vers un comportement problématique s'élabore progressivement et de manière insidieuse chez le joueur.
Une première phase généralement décrite est la phase « gagnante ». Les premiers pas dans l'univers du jeu sont de l'ordre du divertissement, la personne prenant du plaisir à gagner et ...à perdre. Néanmoins, c'est cette sorte de jouissance ressentie lors des premiers gains qui va motiver le joueur à augmenter sa fréquence de jeu, afin de retrouver ces sensations agréables, excitantes. Les personnes les plus dépendantes expliquent souvent avoir gagné une grosse somme lors de leurs premières expériences.
Le gain initial est souvent considéré par le joueur comme le résultat de sa personnalité exceptionnelle, alors que les pertes sont considérées comme de la malchance.
La deuxième phase, dite « perdante », survient lorsque le joueur commence à perdre énormément et à s'endetter. Au début, celui-ci ne se rend pas compte de ce qu'il lui arrive, emporté par une passion qui se développe, par une recherche de plaisir qui masque les effets négatifs de son comportement.
Lorsque les problèmes financiers deviennent très importants, le danger réside alors dans la conviction que le jeu constitue le moyen le plus efficace pour rembourser ses dettes.
Certaines personnes décident alors d'arrêter de jouer, ou alors de façon très modérée. Alors que d'autres vont basculer dans la dépendance.
La troisième phase est celle dite de « désespoir ». L'individu dépendant continue à jouer bien qu'il sache que son comportement ne fait que l'enfoncer davantage dans des problèmes financiers, familiaux, et bien souvent aussi médicaux. Il ne peut contrôler son comportement. Souvent, il va montrer un comportement de déni : il va minimiser voire « effacer » une partie de la réalité. Par exemple, le joueur garde la conviction que le jeu va lui permettre de se refaire de ses innombrables dettes, alors que la réalité lui montre qu'au bout du compte, il perd toujours.